Les Journées Européennes du Patrimoine 2015

Gaston:

Oui, je vais essayer, même si je ne me souviens plus bien de tout. Très vite, de nouvelles armes sont arrivées. Elles étaient terribles pour nous. Les gaz asphyxiants sont utilisés à partir de  1915 et pour la première fois à Ypres au mois d’avril. La moitié de notre 66ème régiment d’infanterie et la 87ème division, soit 3000 soldats, ne survivront pas à cette attaque. Puis cela eut lieu sous forme d’obus asphyxiants.
Parmi la multitude de  blessés beaucoup seront asthmatiques, crachent leurs poumons, ne dorment plus. Ils meurent à petit feu. Le gaz le plus connu est le "gaz moutarde" à cause de son odeur très particulière. Ce type de gaz traverse les poumons, puis passe dans le sang et bloque certaines fonctions vitales. En 1915, l'aviation commença  à utiliser la "TSF" pour donner des informations aux troupes restées au sol, notamment à l'artillerie. Au début de la guerre la France dispose de 27 escadrilles d’avions, soit 156 avions.
Le premier AS français fut FONCK, avec 75 victoires. En 1916, il rejoint le site des meilleurs pilotes : Guynemer, Nungesser, Garros. Guynemer a abattu 53 avions ennemis et Nungesser eut 45 victoires. Parallèlement aux avions, des zeppelins et des ballons militaires étaient utilisés.
Ces ballons étaient constitués d’une carcasse rigide, portée par de  l’hydrogène. Ils pouvaient transporter de plus grosses charges de bombes de gros calibre que  ne le permettaient les avions. Ceux-ci sont toutefois très vulnérables à  cause de leur gaz explosif. 60 furent détruits. Les premiers avions sont des machines en bois et en toile, très fragiles. A la fin de la guerre, il y eut des bombardiers importants. Ils sont, au départ, utilisés pour la reconnaissance de terrains de manière à aider les troupes au sol. Voici ce dont je me souviens.
A toi, Albert de terminer ce chapitre sur les armes.

Albert:

Quant à moi, je vais vous parler des chars et de l’artillerie. La première attaque de chars eut lieu le 15 septembre 1916. Ce sont surtout les chars qui furent les plus célèbres. Deux hommes d’équipage suffisaient dans la tourelle. Le 16 avril 1917 de nombreux chars furent brûlés car les officiers, pour ne pas manquer d’essence, avaient fixé des barils sur les toits des chars! A la fin de la guerre, il y avait 6000 chars alliés contre 20 allemands.
Comme arme antichar, les allemands avaient le fusil " Panzerbüche ". Les balles peuvent percer un blindage de 30mm à 200 m de distance. Ils en fabriqueront  13 500 exemplaires. Parlons un peu de l’artillerie maintenant. Son efficacité tient à ce qu’elle rapide et mobile. L’artillerie infligera 70 % des blessures de cette grande guerre. Toutefois malgré leur puissance, les canons n’arriveront pas à broyer les hommes. Il suffit de penser à Verdun. Les français disposent au début de guerre de 3000 canons de ce calibre.
20 000 canons de " 75 " seront produits pendant toute la guerre. En 1918 il sortira par jour 25 pièces de " 75 ". Il y avait 4 types de projectiles pour ce type de canons: l’obus à balles ou " Shrapnells ". Cet obus contenait 250 balles de plomb durcies à l'antimoine et enrobées dans une sorte de résine. Cet obus était muni d'une fusée qui mettait le feu à la charge de poudre de l'obus. C'est l'artilleur qui, selon son désir, décidait de l'explosion au sol ou en l’air.
Quant aux obus explosifs, ils étaient plus allongés que ceux à balles mais ne pesaient que 5,3Kg. Ils hachaient  littéralement les obstacles qu'ils rencontraient. Ils projetaient une multitude d'infimes parties de métal qui causaient des blessures mortelles, pratiquement invisibles dans un rayon de 20 mètres. Parlons aussi de l’obus incendiaire. Il contenait des cylindres de toile goudronnée remplie de poussière de poudre. Il brûlait environ 2 minutes.
Il existait également l'obus fumigène. Les tirs meurtriers de nos canons de " 75 " permettaient de ratisser en quelques instants une surface équivalant à 400 000 mètres carrés. Le plus terrible exemple de ces tirs a eu lieu à la bataille du Grand-Couronné, à l'est de Nancy, où en septembre 14, les masses d'infanterie allemandes furent écrasées, jusqu'à former de leurs corps, par endroits, une épaisseur de 2 mètres. Pour répondre à ces canons extra lourds des Allemands, notre armée utilisa des canons montés sur rails.
Certains pesaient de 24 à 60 tonnes. Le plus important fut celui de 400 qui tirait un obus presque aussi grand qu'un homme et d'un poids de près d'une tonne. Le plus petit, utilisé par les alliés, fut celui de 37 mm, le calibre minimum autorisé par la convention  de Genève,  destiné à être utilisé par les soldats des tranchées contre les nids de mitrailleuse ennemies. Il eut un effet très dévastateur par l'effet surpuissant de sa charge explosive ou dans sa version " shrapnel " à 32 balles.
Voici tout ce que je peux dire, même si parfois, je répète un peu les propos de mes amis, Robert et Gaston.

Marie:

Après toutes ces nouvelles, la plupart du temps, très pathétiques, une issue fut enfin trouvée. Jules, toi qui nous as si souvent posé des questions, nous te laissons le soin de nous dire comment et où s’est terminée la 1ère Guerre mondiale.

Jules:

A moi donc la dernière intervention. Voici ce que je peux vous dire avec certitude. "Pour marquer la fin de cette affreuse guerre, l’armistice est enfin signé le 11 novembre 1918. C’est dans un lieu isolé que la paix fut enfin signée. La voiture d’un train fut acheminée dans une futaie de la forêt de Compiègne. Cet endroit, peu éloigné du front et du Quartier Général allié, choisi par la Direction des transports militaires aux Armées (DTMA), fut approuvé par Foch, pour les négociations entre les Alliés et les Allemands.
Ce site, deviendra plus tard la clairière de Rethondes. Elle était équipée de deux épis ferroviaires, distants d'une centaine de mètres et reliés à la ligne de Compiègne. Ils servaient alors à l’acheminement des pièces d’artillerie lourde sur rail, pour le tir de très longue portée sur les lignes allemandes. Un second train fut aménagé pour abriter la délégation allemande. Les négociations furent menées dans la voiture-salon, le 11 novembre.
Après une ultime séance débutée à 2 h, l'armistice y fut signé le 11 novembre 1918 avec une application sur le front fixée à 11 h du matin. Entre le 8 et 11 novembre, peu de photographies des deux trains sont prises, le Maréchal Foch les ayant interdites. Seul un cheminot a réussi à prendre quelques photos volées.
Autour de la table étaient assis et se faisant face :

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