Les Journées Européennes du Patrimoine 2015

Jules :

Et vous Madame Voger, quelles sont les dernières nouvelles de votre époux ?

Madame Voger :

J’ai reçu une lettre il y 15 jours. Il me parle des animaux si utiles pour eux au cours de cette maudite guerre qui n’en finit plus.

Les animaux aussi étaient de bons soldats

"Bonjour Sophie

Je voudrais te vanter nos animaux. Sans eux, nous serions encore plus malheureux, crois moi. Les pigeons, les chiens jouent un rôle très important pour nous. Ils sont un moyen de liaison entre notre troupe en première ligne et le commandement derrière le front. Au début de ce 20e siècle, les armées utilisent, certes, des technologies modernes, comme le télégraphe et le téléphone, mais ces nouveaux moyens de transmission sont continuellement mis hors d’usage par les bombardements.
Les pigeons et les chiens prennent alors le relais. En effet, tous deux possèdent les aptitudes utiles à cette tâche. Ils ont un instinct d’orientation, une rapidité de déplacement, une capacité à franchir les obstacles du terrain, une très grande endurance. Ils sont moins vulnérables que les hommes face aux tirs ennemis. Acheminé du colombier vers la tranchée par un soldat, le pigeon reçoit le message écrit dans un petit tube ou un sac ventral avant d’être lâché. Fidèle au nid, il rejoint son point d’origine après avoir délivré son message.
Exposés aux mêmes dangers et risques que les hommes, certains pigeons ont été décorés comme des soldats. Ce fut le cas du célèbre Vaillant (matricule 787.15), dernier pigeon du fort de Vaux, lâché le 4 juin 1916 à 11 h 30 pour avoir apporté à Verdun un ultime message du  commandant Raynal, au travers des fumées toxiques et des tirs ennemis. Attaché à son maître et à son chenil, le chien muni d’un tube à message est en outre capable de relier deux points fixes entre eux en effectuant des allers et retours et, si nécessaire, de ravitailler en munitions.
Plus de 30 000 pigeons furent utilisés pendant cette guerre. Les chevaux, les ânes, les mulets, les bœufs et les chiens sont également indispensables pour le transport. Au début de notre 20ème siècle, les armées sont encore largement hippomobiles. Elles recourent à la force des équidés pour transporter et tracter. Dans l’artillerie à cheval, les chevaux, attelés par six, tirent les lourds canons. Ils aident au transport des troupes, au ravitaillement en munitions, à l’approvisionnement en vivres ou encore à la traction vers le front des cuisines roulantes. Pour certaines tâches, les bœufs remplacent les chevaux en nombre insuffisant.
Les ânes et les mulets viennent en renfort pour acheminer à dos matériel, munitions et nourriture sur le front. Les chiens, généralement de la race des mâtins belges, assistent les sections de carabiniers mitrailleurs en tractant des charrettes spécialement conçues pour le transport d’une mitrailleuse ou de caisses à munitions.
Il y a des chiens sentinelles et des chiens patrouilleurs. Ils sont dotés d’une ouïe très fine et d’un odorat développé. Les chiens constituent des auxiliaires précieux, surtout la nuit ou par temps de brouillard. A l’arrière du front, le chien sentinelle remplit une fonction de garde pour assurer le repos des unités cantonnées ou surveiller les stocks de munitions.
Placé aux avant-postes ou dans les tranchées, il accomplit une tâche de guet. Il détecte et signale toute approche invisible et silencieuse de l’ennemi. Dressé à l’attaque, il peut se révéler un redoutable adversaire. Le chien patrouilleur, quant à lui, il accompagne la troupe dans ses déplacements. Attentif au moindre bruit et le flair toujours en éveil, il prévient de la présence ennemie et évite ainsi l’embuscade.
Fais part de ma lettre à tous nos amis et à bientôt.
Je t’embrasse très tendrement.

Ton Philippe."

Jules:

Il y a un point que nous n’avons pas encore abordé. C’est celui des armes utilisés pendant toute cette guerre interminable.

Robert:

Je suis le premier de nous trois à être parti au combat. Il faut savoir qu’au début nous avions chacun une arme. Le fusil français principalement utilisé, au début du conflit, est le "Lebel 1886 ". Il est très vite dépassé par le " Mauser allemand". Pendant que le soldat français tire et recharge une fois, le soldat allemand vide son chargeur de 5 cartouches.
Toutefois nos soldats aiment sa précision et son confort de tir, ce fusil est très long. Quand il est équipé de sa baïonnette, dite la "Rosalie", l’arme atteint 1,89 m.  Sur le champ de bataille l’arme la plus meurtrière est la mitrailleuse. Des fusils-mitrailleurs sont également utilisés par nos soldats.
Ils ne font pas l’unanimité car peu adaptés aux conditions difficiles des tranchées. L’arme idéale pour les combats est la grenade. Lorsque les combattants parviennent au contact des tranchées adverses, les corps à corps sont aussi très violents. Le lance-flammes fait aussi son apparition dans les rangs allemands au milieu du conflit. Un peu après, nous sommes passés à des armes collectives ou explosives. Les 2 camps utilisèrent beaucoup les mines.

Jules:

Gaston, Peux-tu continuer la description?

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