Telle est la question que s’est posée notre reporter habituel, M. Martayan.
L’un des précédents articles se terminait par un tweet de notre Député M. Pupponi.
Vous pouvez le relire grâce à ce lien : https://lepassedarnouville.fr/lartsakh-ou-une-catastrophe-sanitaire-7592
Cette même personne vient d’en faire un autre et le voici : "Le mardi 14 septembre, je me suis rendu à l’inauguration du centre de la francophonie Paul Eluard à Stepanakert en Artsakh en compagnie de Pascal Doll, maire d’Arnouville."
Cette maison, dont voici une vue, a une superficie de 700 m², avec jardin.
"Cette inauguration atteste de la détermination commune de la République d’Artsakh et de ses amis français à assurer aux Artsakhiotes un avenir à la hauteur de leurs ambitions ", a déclaré François Pupponi, Président du Cercle d’Amitié.
Et de poursuivre "La maison Paul Eluard sera plus que jamais l’instrument privilégié de la formation professionnelle et des collaborations entre l’Artsakh et les territoires de France, leurs associations et leurs citoyens".
L’inauguration s’est déroulée en présence de moult personnalités dont voici quelques noms parmi d’autres : Araïk Haroutiounian, président de la République non reconnue de l’Artsakh, Hovhannès Guévorkian, représentant de l’Artsakh en France, Pascal Doll, maire d’Arnouville…
Cette maison, co-financée par des collectivités locales françaises, le Fonds Arméniens et le gouvernement d’Artsakh, représente un formidable espoir pour la jeunesse.
Sur le plan humanitaire
Les Arméniens de l’Artsakh ont perdu un tiers de leurs terres historiques et l’ensemble des zones tampons affectées à leur sécurité.
Sur une population de 150 000 habitants, on estime entre 25 000 et 30 000 personnes, le nombre des réfugiés toujours en Arménie, soit chez des amis, des parents ou à l’hôtel. Durant le conflit plus de la moitié de la population a fui les combats. Les tirs azéris ont ciblé les habitations civiles.
Ceux qui n’ont pu rentrer sont, pour la plupart, les personnes habitant les villages occupés aujourd’hui par les forces azéris et qui ont tout perdu : Terre, maison, bétail, entreprise, vignes. Ils ne peuvent même pas y retourner pour enterrer leurs morts comme cela fut fait ici avec la présence de l’Ambassadeur de France.
Certes, parmi ces derniers, une partie souhaiterait rentrer. Mais il leur faudrait un toit et un travail, sans oublier la sécurité.
Il suffit de voir l’état des habitations et des voies de communications. Que reste-t-il des demeures et comment circuler sans encombre et sans crainte ?
Le gouvernement de l’Artsakh a décidé de reconstruire, réhabiliter des maisons en les aménageant, créer des écoles, pour le retour des habitants qui souhaitent revenir sur leur terre.
Les écoles sont indispensables pour le bien de tous. La jeunesse doit transmettre le passé de ses ancêtres. Elle représente un espoir pour le futur. Les enfants paraissent souvent insouciants comme ici.
Mais il ne faut pas toujours croire qu’ils ne sont pas au courant de l’actualité. Leurs dessins sont le reflet de leurs préoccupations.
Regardons leurs armes: des crayons de couleur. Au moins ceux-ci ne tuent pas !
Mais ils leur permettent d’exprimer ce qu’ils ont sur le cœur. Ils ne savent pas dire, ils ne veulent pas dire la guerre, car elle leur fait peur. Cette fillette tient son "doudou" dans la main gauche.
Elle va l’offrir maintenant à Papig et Mammig, une façon pour elle de trouver une protection à ses angoisses peut-être cachées !
Mais un point crucial reste à solutionner : celui de l’eau. C’est un élément indispensable à la survie de tous. Il faut savoir que les rivières sont taries ou polluées pour la plupart.
La rivière est tarie.
Afin de remédier à ce problème, régulièrement, on prend des bidons pour rapporter le précieux liquide. Un travail sans fin, fatigant et fastidieux pour ces personnes ayant tellement d’autres points à résoudre.
Des associations, des ONG œuvrent dans ce sens grâce aux fonds de la diaspora arménienne et de certains organismes humanitaires.
Au delà de l’habitat, des partenariats sont proposés avec ces organismes pour fournir bovins, ovins et autres animaux d’élevage avec fourrage, aliments et matériels pour chaque famille afin qu’elle puisse subvenir à ses besoins par son travail.
La France a dès le début envoyé une aide conséquente en Arménie pour le soutien aux réfugiés. Une partie de ceux-ci restera sans doute en Arménie même si les conditions de vie sont précaires et malgré une allocation versée par l’état Arménien. Certains ont trouvé du travail là où ils sont.
La sécurité
Dès la fin du conflit la Russie a mis en place 2 000 soldats pour assurer la sécurité du territoire restant entre les mains des Arméniens. Un couloir dit de Latchine relie l’Artsakh à l’Arménie sous la surveillance des Russes. L’ensemble de l’aide transite par ce couloir.
Malgré cette présence, il n’en reste pas moins que la sécurité n’est pas assurée, tant les azéris menacent les soldats et la population Arménienne. Chaque jour un soldat de la défense ou un civil est touché et décède des tirs azéris.
Le territoire Arménien est aussi menacé. Des troupes azéris ont pénétré de plusieurs kilomètres en terre arménienne et ne veulent pas la quitter.
Les discours du leader Azéri ne contribuent pas à la sérénité tant ils sont belliqueux et revendicatifs quant au territoire arménien.
Où en sont les pourparlers
Aliev, le président azéri, clame à qui veut l’entendre que le conflit a résolu le problème : "l’Artsakh appartient à l’Azerbaidjan."
L’Arménie et les habitants de l’ARTSAKH souhaitent évidemment pouvoir déterminer leur avenir par un vote comme le prévoit la réglementation internationale.
C’est aussi l’avis des coprésidents du groupe de Minsk, (Russie, Etats-Unis, France).
Il demande une négociation pour définir un statut à l’Artsakh et une résolution globale pour la paix régionale. On ne voit pas comment les Arméniens pourraient vivre sous le joug azéri, eux qui ont réussi à créer un état démocratique après des élections libres.
Quelques réunions sont organisées sous l’égide de la Russie. La France intervient également sur le plan diplomatique.
Nous n’en sommes qu’au début si la situation ne s’aggrave pas à cause des provocations dues aux azéris. Certains pensent qu’un second conflit est inévitable. Ceci n’est pas souhaitable. Mais tout dépend de la position d’Aliev.
La victoire sur les Arméniens, avec l’aide de la Turquie et des djihadistes, l’a rendu imprévisible.
Espérons qu’il n’en sera rien !