Le centenaire des Animaux pendant la Grande Guerre

Passons maintenant aux chevaux.

Voici un autre panneau

Les chevaux - La cavalerie

Les chevaux - Victimes
Les chevaux, les grandes victimes.

Les chevaux les grandes victimes. Un cheval blessé.

Le vétérinaire ôte un éclat d'obus.
Le vétérinaire ôte un éclat d'obus.

Un dernier panneau sur les chevaux :

Les chevaux - Bêtes de somme

La triste histoire de ce cheval. La jument Pâquerette  (Extrait  "Adieu Cavalerie" de M. Chambre
Il avait fallu obéir. Les chevaux avaient dû sauter en contrebas, à la lumière de rares réverbères et des lampes d'écurie. Beaucoup s'y refusaient, se cabraient. Il fallait que deux hommes se tenant par la main au-dessous de leurs croupes les obligeassent à sortir du wagon.
C'était à cet instant que s'était passé dans mon peloton un triste accident : la jument Pâquerette, une excellente bête, douce comme un agneau, s'était fracturé une jambe de devant, prise entre deux rondins. Le canon était ballant, brisé en deux. Il n'y avait rien à faire, la pauvre bête était perdue, il fallait l'abattre sur place.
Comme par hasard, cela arrivait au cavalier de 1ère classe Sermadiras, un des meilleurs du peloton, celui qui peut-être aimait le mieux son cheval. Il adorait sa Pâquerette, la soignait comme ses yeux, ne la quittait pas, trouvait le moyen de la faire boire même lorsqu'il n'y avait pas d'eau, allant lui chercher au loin dans son seau de toile. Il couchait toujours derrière elle, lui parlait, la caressait. C'était ce qu'il aimait le plus au monde.

Le maréchal des logis Souquet était venu me chercher pour me faire constater le désastre :
- Venez voir, mon lieutenant, qu'est-ce qu'il faut faire ?
Le cavalier Sermadiras le suivait, en larmes.
J’avais vu. C'était irrémédiable.
Souquet emmenez Pâquerette un peu à l'écart. Il faut l'abattre. Prenez deux hommes avec des carabines et qu'ils tirent à bout portant derrière l'oreille. Elle ne souffrira pas. Contre un mur. Prenez garde aux accidents! Attention aux balles!
Sermendiras avait éclaté en sanglots.
- Non, mon lieutenant ! C'est pas vrai ! J'aime mieux être tué moi-même.
- Allons Sermandiras, ne dis pas de bêtises! Tu vois bien qu'il n'y a rien à faire. On ne peut emmener ta pauvre Pâquerette. Elle souffre beaucoup d'ailleurs, il faut arrêter ça! Dis-toi qu'elle meurt au champ d'honneur. Ce ne sera pas la seule! Un peu plus tôt, un peu plus tard, tu sais...Nous aurons peut-être tous notre tour. Allons du courage."
Témoignages sur l'état de grande fatigue des chevaux (et des hommes) du Corps de Cavalerie du général Sordet qui, entre début août et la Bataille de la Marne aurait parcouru quelques 1200km ! C'était irrémédiable.

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