Jean Zay

Jean Zay

Une courte biographie de Jean Zay

Issu d'une famille juive, Jean Zay est né le 6 août 1904 à Orléans. Avocat en 1928, il s'inscrit au barreau de cette ville. Mais il s'engage très tôt en politique. Il fréquente les cercles républicains et devient membre de la ligue française des droits de l'Homme et du citoyen. Mais à 20 ans, les massacres de le 1re Guerre mondiale l'horrifie.

Son parcours politique

En 1932, il est élu député du Loiret. En 1936, Jean Zay devient ministre de l'Education nationale et des Beaux-Arts.

Son engagement en tant que résistant

Au début de la Seconde Guerre Mondiale, il démissionne de toutes ses fonctions, pour rejoindre l'armée française. Son courage et son dévouement sont reconnus par ses chefs militaires.
Il séjourne en Lorraine pendant la "drôle de guerre". Début juin 1940, il rejoint Bordeaux, puis part le 24 juin 1940 à Casablanca avec Pierre Mendès France.

Son arrestation

Mais arrivé dans cette ville, Jean Zay est arrêté le 15 août pour désertion devant l'ennemi. Renvoyé en métropole, il est interné à la prison militaire de Clermont-Ferrand. Pendant des mois, une violente campagne de presse menée par Philippe Henriot, Ministre de gouvernement de Vichy, réclame la condamnation à mort du "Juif Jean Zay". Transféré le 4 décembre 1940 au fort de Saint-Nicolas à Marseille, sa peine de déportation dans un bagne est transformée par le régime de Vichy en un simple internement  en métropole. Le 7 janvier 1941, il est incarcéré à la maison d'arrêt de Riom.

Son assassinat

Le 20 juin 1944, trois miliciens viennent le chercher à la prison pour le conduire à Melun. Ces derniers lui laissent croire qu'ils sont des résistants déguisés et vont lui permettre de rejoindre le maquis.
Mais en réalité ils l'assassinent dans un bois, près d'une carrière abandonnée à Molles, dans l'Allier. C'est le milicien Henri Millou qui commet cet acte odieux.
Avec ses 2 complices, ils le déshabillent, lui ôtent son alliance, jettent sa dépouille dans une faille et lancent des grenades pour cacher son corps sous des éboulis.
Exhumés en 1947, les restes de de Jean Zay sont identifiés grâce à sa fiche dentaire et aux mensurations données par tailleur. Il est alors inhumé au cimetière d'Orléans en 1947.

Sa réhabilitation posthume

Les faits reprochés au sous-lieutenant Jean Zay seront annulés  par la cour d'appel de Riom. Le 4 octobre 1940, il est pleinement réhabilité

Nota bene

Pour notre gouverne, la Rue Jean Zay, à Arnouville est celle qui conduit au C.E.S "Jean Moulin". Pour les Collégiens, n'est-ce pas un bon signe, puisque le nom de leur école porte également le nom d'un grand résistant ?

rue Jean Zay à ArnouvilleC.E.S Jean Moulin à Arnouville     

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1 réflexion au sujet de « Jean Zay »

  1. Un témoignage bouleversant.

    Sa fille Hélène Mouchard-Zay porte aujourd’hui sa parole.

    Pour l’éveil des consciences. Ou contre leur endormissement.

    Fille de Jean Zay, ancienne professeur de lettres aujourd'hui totalement investie dans l'éveil des consciences contre le totalitarisme et pour les valeurs républicaines, Hélène Mouchard-Zay a quitté Orléans pour le collège Jean-Zay de Niort où elle a dévoilé une plaque au nom de son père.

    Vous avez toujours été engagée…

    « Oui, j'ai eu quelques engagements associatifs, notamment lorsque je suivais mes études à la Sorbonne. Et puis, dans les années 90, je me suis engagée dans une équipe municipale… »

    Avec des valeurs de gauche ?

    « C'est vrai, je suis engagée à gauche… mais je n'ai jamais adhéré à aucun parti. »

    L'un de vos grands combats a été la récente création du Cercil…

    « Le Centre d'études et de recherche sur les camps d'internement dans le Loiret, oui. Je l'ai créé en 1991 après avoir " découvert " l'ampleur de l'horreur dans les camps d'internement de Pithiviers, Baune-la-Rolande et Jargeau, à une trentaine de kilomètres seulement d'Orléans. C'est là que 16.000 juifs ont été rassemblés avant d'être envoyés vers les camps de la mort, notamment ceux de la rafle du Vel d'Hiv, parmi lesquels 4.115 enfants qui y ont connu un véritable enfer. C'est pour eux que nous avons créé en 2011 le musée mémorial des enfants du Vel d'Hiv. Pour qu'ils aient une place dans notre mémoire collective. »

    Aujourd'hui, vous faite vivre l'œuvre et les valeurs défendues en son temps par Jean Zay votre père.

    Mais vous n'aviez que 4 ans lorsqu'il a été assassiné par la milice.

    Comment votre sœur et vous avez-vous découvert son histoire ?

    « D'abord par ce que notre mère nous a dit de lui. Puis, dès que j'en ai eu l'âge et la force psychique, j'ai lu le livre qu'il a écrit pendant sa détention, " Souvenirs et solitude ", j'y ai cherché des traces de ce père dont l'absence était cruelle… Et il y a eu les lettres qu'il a écrites quotidiennement à ma mère, à son père, à ses amis… Plus de sept cents lettres dans lesquelles on devine, entre autres, la cruauté de la prison… »

    Les cendres de votre père sont transférées demain au Panthéon.Que ressentez-vous ?

    « Une profonde fierté, bien sûr. Mais aussi… je ne trouve pas le mot… j'y vois la reconnaissance du pays, une reconnaissance liée aux valeurs profondes et républicaines que défendait Jean Zay. Il entre au Panthéon pour ce qu'il a fait, pour le combat qu'il a mené contre le totalitarisme, pour le combat de toute sa vie… et qui lui a coûté la vie. Mais ce n'est pas un enterrement, c'est une nouvelle étape dans le travail de mémoire. »

    Pour découvrir la vie et l'œuvre de Jean Zay, Hélène Mouchard-Zay recommande le texte qu'il a écrit en détention, « Souvenirs et solitude », préfacé par Antoine Prost, ainsi que « Jean Zay », par Olivier Loubes (éditions Armand Colin).

    à savoir

    Cannes

    Hélène Mouchard-Zay en est consciente autant qu'elle le combat : son père Jean Zay est encore bien méconnu du grand public (son entrée au Panthéon ce mercredi devrait lui rendre la notoriété qu'il mérite). Avocat, député, ministre de l'Éducation nationale et défenseur de l'égalité des chances… il a pourtant été à l'initiative de nombreuses institutions connues de tous aujourd'hui : le CNRS, le Musée d'art moderne, le Palais de la découverte, l'ENA ou le concept de droits d'auteur, c'est lui… Et même le Festival de Cannes, à la fin des années 1930, qu'il avait imaginé pour « concurrencer » la Mostra de Venise, phagocytée par Hitler et Mussolini. Mais la guerre éclata quelques jours avant l'ouverture de la première édition… qui eut lieu en 1946.

    Propos recueillis par Emmanuel Touron

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